Ceercle : potager urbain et compost intégré
L’agriculture urbaine offre de nouvelles possibilités de production qui peuvent s’inscrire dans une démarche de transition écologique. C’est le cas pour la start-up lyonnaise Ceercle qui propose un potager modulaire autofertile à la fabrication européenne en terre cuite. Ceercle offre la possibilité aux particuliers n’ayant pas forcément à disposition un terrain ou un balcon en ville de cultiver aisément.
Module de potager urbain ® Ceercle
Un potager autofertile écologique
Le principe est d’insérer une colonne au centre du module. La colonne joue le rôle de composteur intégré où s’épanouissent des lombrics. Assimilable au lombricompost, les nutriments dégradés iront enrichir le terreau. Le lombrithé, « jus des lombrics » extrêmement riche en azote, peut être récupéré et réutilisé comme engrais. Ainsi le module s’inscrit dans une démarche de reconversion des déchets ménagers biodégradables et s’affranchit de l’achat d’engrais industriel.
Le module en terre cuite a plusieurs avantages. Le premier est de limiter l’utilisation de plastique, dérivés pétrochimique peu écologique. Le deuxième avantage de la terre cuite, comme les briques monomur, est sa tenue dans le temps et sa capacité à diffuser lentement l’eau. En effet, le projet s’inspire des oyas, jarres d’irrigations en terre cuites utilisées dans les régions pauvres en eau.
Entretien avec Rémi VINCENDON - stagiaire dernière année à l'ISARA
Ecosources : Quelle est l'activité de Ceercle ?
La start-up est née il y a deux ans de la volonté de réaliser un potager urbain autofertile. Nous proposons des modules en terre cuite contenant du terreau, des lombrics et du compost dans lesquels se cultivent sans effort des plantes. Sans parler d’autosuffisance alimentaire, notre potager en terre cuite permet d’accéder à des légumes frais et bio qui n’auront pas suivis toutes les étapes polluantes (transports, amendements, conservateurs…) des légumes de supermarchés.
De par son esprit agriculture urbaine j’imagine que votre produit s’adresse à un public en particulier ?
La start-up s’est créée autour de la volonté du cofondateur Charles Lambert d’établir un lien social et de jardiner un peu chacun en ville. Originellement, Charles est descendu dans la rue avec de gros modules de la taille d’un container et a commencé à faire pousser toutes sortes de plantes dans le quartier. Aujourd’hui cette volonté est conservée et le public visé est toujours le particulier. Que ce soit une personne seule ou une famille. Dans le cas d’un gros foyer, il est possible d’empiler jusqu’à 3 modules afin d’assurer une production suffisante. L’objectif de nos modules est de donner accès à la culture de plantes à n'importe qui en ville.
Le module est un espace confiné, est-ce possible de faire pousser n’importe quelle plante ?
L’espace confiné ne permet pas la culture de végétaux aux forts besoins nutritifs, il faut donc plutôt se tourner vers les légumes feuilles, les aromatiques, les radis, les tomates…
Quels sont les moyens mis en œuvre pour réduire votre impact environnemental ?
Nous essayons au maximum d’obtenir nos composants localement. Nos lombrics proviennent d’un fournisseur lyonnais, ardéchois pour le terreau et portugais pour les modules en terre cuite car aucun potier n’était en mesure de réaliser nos modules en France. Nous avons choisi le terreau ardéchois car il est fabriqué à partir de copeaux de bois contrairement aux autres provenant des tourbières, milieu naturel détruit pour sa production de terreau.
Avez-vous de nouveaux projets pour l’avenir de Ceercle ?
Nous travaillons effectivement sur de nouveaux prototypes toujours dans le domaine de l’agriculture urbaine. Ces projets sont au stade de développement et encore assez confidentiel. A côté de cela, la pérennisation de la société nous pousse à développer un système d’abonnement pour nos clients. L’idée est de proposer un système d’abonnement fournissant régulièrement à nos clients des plantes soigneusement sélectionnées d’après nos recherches empiriques pour s’épanouir dans nos modules. Au cours de nos expérimentations on a pu déterminer quelles plantes étaient le plus adaptées à nos modules. Évidemment on continue à améliorer les modules en recherche et développement. La prochaine série de tests concerne les éventuelles différences entre l’utilisation de module en terre cuite et plastique, l’effet de la rotation des cultures et l’exposition au soleil. Au fur et à mesure du temps, avec la collecte de données, nous serons capables d’optimiser au mieux la culture en pot.